Pour cette nouvelle participation du blog au Challenge AZ initié par Sophie Boudarel, de la Gazette des ancêtres, je vous emmène sur les terres ancestrales de ma mère, dans le village de Latillé en Poitou.
Il y avait au Petit Bourg de Latillé, presque en face de l’église, une école privée. Depuis quand était elle installée, je n’en suis pas sûre. Je retrouve dans les recensements les soeurs qui y enseignaient depuis 1851.
Cette école était située à quelques pas de la maison de mes arrières-grands-parents, Adrien Guignard et Marie Angèle Quintard, et c’est tout naturellement que leur fille Marie-Rose Guignard, ma grand-mère, y a fait ses premières expériences scolaires.
J’ai la chance d’avoir une photo de classe de ma grand-mère, prise probablement juste avant la guerre, ou au début. Ma grand-mère est la petite fille debout la plus à gauche sur la photo. Elle est née le 13 mars 1908 à Latillé, et la petite fille de cette photo peut avoir 7 ou 8 ans. Mais alors que beaucoup de petites filles sur cette photo sont habillées de robes claires, ma grand-mère, comme quelques autres, porte une robe noire. Son père Adrien est il déjà mort à Tonnerre, le 21 mai 1915 ? Je n’en ai aucune certitude, mais je pense que cette photo de classe a été prise après la mort d’Adrien, peut-être pour l’année scolaire 1915-1916. Ma grand-mère Marie-Rose, en deuil, y aurait alors effectivement environ 8 ans.
Je ne connais aucune des autres petites filles de cette photo, mais je serais ravie de les identifier. Alors si votre ancêtre habitait à Latillé pendant les années de guerre, n’hésitez pas à me demander une version de haute qualité de ce document.
Mon arrière-grand-mère, Marie Quintard, a travaillé dans cette école, elle enseignait la lecture aux petits. Voici deux photos de classe, sur laquelle elle se trouve à droite, près des enfants. Ces photos ont probablement été prises dans les années 50, si vous pensez qu’une personne de votre famille y figure, n’hésitez pas à prendre contact avec moi.
Vous remarquerez qu’après la seconde guerre mondiale, la petite école est devenue mixte et on voit quelques garçons au milieu de toutes ces petites filles.
Quand mes parents ont dû quitter l’Algérie, en 1956 pour papa, en février 1957 pour maman et moi, papa qui était dans l’aviation a un temps travaillé à la base de Villacoublay. Nous habitions dans un minuscule appartement à Levallois-Perret. Pour nous offrir des conditions de vie plus confortables, papa a quitté l’armée de l’air pour entrer dans la gendarmerie. Pendant qu’il était en formation à l’école de gendarmerie de Chaumont, maman, mon petit frère et moi sommes allés vivre une année à Latillé, dans la boutique, juste à côté de grand-mère Marie.
Et c’est là qu’en octobre 1959, j’ai pour la première fois mis les pieds dans une école, la petite école privée de Latillé.
Chers parents, si vos enfants pleurent le premier jour d’école, ne vous inquiétez pas, croyez en mon expérience, j’ai adoré l’école, dès le moment où j’ai compris ce qu’on y faisait. Et j’ai mis du temps à en partir, envisageant même un temps d’y passer ma vie professionnelle. Quand je regarde cette photo de la petite fille que j’ai été, et de ma détresse alors qu’une nouvelle vie inconnue commençait, je réalise qu’au delà de l’appréhension que chaque nouvel événement de notre histoire nous cause, si nous savons dépasser nos peurs et nos réticences, de nouvelles expériences passionnantes nous attendent.
Ce qui était vrai hier le sera sûrement encore demain.