N’hésitez pas à relire le billet précédent : François Reau ( 1812-1871 ) – Un habitant du Haut Poitou – 2
La lignée paternelle de François REAU(LT) est originaire du Choletais.
Comme un petit dessin parle mieux qu’un long discours, voici un extrait de son arbre ascendant.
Les grands parents paternels de François, Pierre REAULT et Louise DIXNEUF, sont nés et se sont mariés à St-Christophe-du-Bois, une paroisse proche de Cholet, actuellement dans le Maine et Loire. En fait, ce village est frontalier de la Vendée et des Deux Sèvres, d’où l’éparpillement de cette branche de mes ancêtres avant 1750 sur plusieurs paroisses appartenant à des départements différents. Pour eux, c’était la même zone d’habitat, pour la généalogiste que je suis, ce sont des Archives Départementales et des associations différentes …
Pierre et Louise ont eu 10 enfants à terme, sur une période de 19 ans, six fils et quatre filles. Le seul « trou » dans les naissances, entre Louis et François, laisse penser à un enfant mort né non inscrit dans le registre des naissances – ou que je n’ai pas vu – ou à une fausse couche. Il est remarquable pour un généalogiste de constater que sur ces dix enfants, tous nés à St Christophe du Bois, au moins neuf sont arrivés à l’âge adulte et se sont mariés. J’ai encore des doutes sur l’avant dernier, Jacques, dont je n’ai pour l’instant pas trouvé de traces après sa naissance.
A un moment donné après la naissance de Madeleine en 1775, Pierre et Louise quittent leur village, avec leurs enfants, dont les aînés ont une vingtaine d’années. J’ai déjà évoqué ici cet « exode ». Malgré de nombreuses lectures, je n’ai pas encore trouvé de raison documentée pour ce départ, et je ne peux qu’imaginer. Je continue à lire et chercher, peut être finirai je un jour par comprendre.
Louis REAULT, le père de François, naît le 26 novembre 1762 (1). Cinquième enfant de la fratrie, il a déjà deux soeurs et deux frères aînés Quand ses parents quittent leur village natal, il a entre 12 et 20 ans, l’âge où un jeune garçon à cette époque travaille avec ses parents dans les champs.
La famille se fixe sur la commune de Gourgé, dans les Deux Sèvres, en limite de la Vienne, au lieu dit de la Gandinière. Dans les actes, le lieu sera souvent inscrit comme la Gaudinière, mais il s’agit bien du même. J’aurais même tendance à croire que le nom originel serait plutôt la Gaudinière. Le patronyme Gaudin est en effet très répandu dans toute la région de Vendée, Maine et Loire, Deux Sèvres, Vienne. La Gaudinière serait alors l’endroit où habitent les Gaudin. Bon, je ne suis pas une spécialiste de la toponymie, mais ça serait logique.
La Gandinière, ce sont deux ou trois maisonnettes, pas plus, proches du Thouet qui coule en contrebas. Les paroisses les plus proches sont celles de La Peyratte, Oroux et Lhoumois, alors pourquoi est on sur la paroisse, puis la commune de Gourgé ? C’est probablement un héritage des fiefs des temps précédents.
En 1784, Louise (2), Pierre (3) et Jean (4) se marient. Louise part vivre chez son époux, Louis Blais, sur la paroisse de La Peyratte. Jean va s’installer sur la paroisse d’Oroux où vit son épousée, Magdeleine Barrault. Pierre lui, l’aîné des fils, s’installe avec sa femme à la Gaudinière.
Et Louis reste garçon à travailler la terre avec ses parents, son frère aîné et les cinq frères et soeurs qui le suivent.
La Révolution française arrive, mais je n’ai pas trouvé de signe qu’elle ait perturbé la vie de la famille. On est bien loin ici des grandes villes, et même des horreurs de la guerre de Vendée qui va dévaster leur région d’origine, Cholet.
Le 15 fructidor an IV -31 Août 1796 -, Pierre Rault, le chef de famille, décède à Gourgé, il a 65 ans (5). Sa mort va permettre à Louis de s’établir. Il est très probable que les terres cultivées par la famille n’auraient pas permis à trois cellules familiales de subsister, et Louis n’a apparemment pas trouvé de fille unique de fermier établi à proximité pour quitter le giron familial.
Le 20 nivose an V -10 janvier 1797 – , soit quatre mois après la mort du père, Louis Reault épouse Jeanne Ayrault à Gourgé (6). Il a 34 ans, elle en a 46, elle est veuve et a eu deux enfants qui sont adultes. Je doute qu’il s’agisse d’un mariage d’amour, et j’ai un peu de mal à comprendre les raisons « économiques » de ce mariage. Si Jeanne avait un peu de bien, pourquoi attendre le décès du père pour l’épouser ?
En 1798, on se marie beaucoup dans la famille : François, Mathurin et Magdeleine prennent époux. C’est un peu comme si la mort du père avait débloqué une situation figée …
Louis et Jeanne n’ont pas d’enfants, elle meurt le 20 aout 1809 (7), laissant un veuf de 46 ans sans enfant.
A ce stade de l’histoire, difficile de croire que Louis Reault va avoir une descendance dont j’ai retrouvé plus de 300 personnes et je n’ai pas descendu encore toutes les branches …..
Mais c’est une autre histoire que je vous conterai dans un futur billet, si je ne vous ai pas encore tous endormis.
A suivre dans François Reau ( 1812 – 1871 ) Le mystère des origines maternelles – 4
[François Reau – Sosa 112]