H comme Huit



Pour cette nouvelle participation du blog au Challenge AZ initié par Sophie Boudarel, de la Gazette des ancêtres, je vous emmène sur les terres ancestrales de ma mère, dans le village de Latillé en Poitou.


Nos ancêtres avant la Révolution – les miens en tout cas – avaient souvent de grandes familles. Alors pour parler d’elles, de ces familles nombreuses, j’avais choisi de parler des Sosa 488 et 489 de mes enfants, Jean Peroche et  Radegonde Roblin, à qui au moment où j’ai commencé à écrire mon article je connaissais huit enfants. H comme Huit, mon titre était trouvé, mon sujet aussi.

Comme vous le montre mon arbre, je ne savais que peu de choses de Jean Peroche, en étant pourtant sûre de son identité grâce au contrat de mariage qu’il a signé le 16 janvier 1749 à Neuville-de-Poitou, pour épouser Radegonde Roblin.

maistre jean peroche marchant meusnier
demeurant au moullin de la cheze paroisse de la
tillé, fils des desffunts vincent peroche et de
marie esquault, asisté de maistre pierre
péroche, son frere, aussy marchant meunier
demeurant au moullin de palias, paroisse de chiré,
de maistre francois blondault son beaufrere
acause de deffuncte magdelaine peroche sa femme

Jean Peroche appartient à une dynastie de meuniers, autour de Chiré-en-Montreuil, Béruges, Vasles, Latillé. Au moment de son mariage avec Radegonde Roblin, il a pris depuis peu de temps la suite de son père, Vincent Peroche, mort en décembre 1745, comme meunier du moulin de la Chèze, à Latillé. C’est en dehors de la zone géographique habituelle qu’il va chercher son épouse, une fille de la plaine. Si Neuville-de-Poitou appartient à l’évêché de Poitiers, la ville est davantage sous l’influence de Mirebeau, comme on le lit dans l’acte de mariage, rédigé par le notaire « des Baronnies de Grisse et Chastellenies de Seneché, Etable et Vandeuvre ». Pourquoi aller chercher son épouse aussi loin ? La dot de la promise n’est pas si conséquente, 500 livres et quelques meubles. Une histoire d’amour ? J’en doute un peu …

Gallica – Carte générale de la France. 067, [Poitiers]. N°67. Flle 92 / gravé par Chalmandrier ; [établie sous la direction de César-François Cassini de Thury]

Pour pouvoir vous parler des huit enfants que je connaissais, j’ai vérifié sur Filae et Geneanet si je pouvais compléter les données les concernant. Et là, sur l’arbre d’un probable cousin, MON Jean Peroche, dont la fiche dans Heredis a été créée en janvier 2012, dans les premières années de mes recherches généalogiques assidues, Jean Peroche donc avait une date de décès …..

Bien sûr, ca devait être une erreur. J’en avais passé du temps, des heures et des heures – H comme Heure – à chercher cet acte de décès. Pour en avoir le coeur net, je suis allée vérifier dans les registres de Latillé, sur la période 1763-1773. Et là page 29, l’acte de décès de mon ancêtre Jean Peroche, sans erreur possible, m’attendait, que dis-je, me narguait.

AD86 – BMS Latillé 1763-1773 – vue 29/104

Aujourdhuy sixiesme dudit mois de septembre mil
sept cent soixante cinq a esté inhumé dans les chapelles
fondües le corps de Jean peroche meusnier au moulin
de la cheze decedé d hier aagé d’environ cinquante
six ans en presence de mons Blondault de Chiré son
beau frere, d estienne Robelin aussy son beau frere
marie peroche de la gignerie sa soeur Louise Dautin
Robelin sa belle soeur marie Blondaults anne Bertaud
sa niepce et une partie de ses enfans et plusieurs autres
parents et amis

Dont acte, c’est le cas de le dire, j’avais « sauté » ce registre, croyant qu’il faisait double emploi avec le précédent et le suivant dans la liste … Sauf que les sépultures ne sont indiquées que dans ce registre ….. Bref, je connais maintenant la date de décès de Jean Peroche, et je constate qu’il s’est marié tard, vers 40 ans. Pourquoi diable est il donc allé chercher une épouse dans la plaine ? D’autant plus que l’épouse a déjà 29 ans, et n’est plus forcément dans sa prime jeunesse ….. 

J’ai repris les travaux généalogiques de ma consoeur, et Ho surprise – H comme Ho – il n’y avait pas Huit enfants issus de ce mariage – H comme Huit – mais Onze …. Stupeur et agacement … Mon H sur lequel je travaillais depuis le matin était en train de m’échapper. 

Aprés vérification de chacun des actes qui me manquaient, j’ai mis à jour mon arbre, avec les onze enfants de Jean Peroche et Radegonde Roblin.

En seize ans et demi de mariage, Radegonde Roblin va mettre 11 enfants au monde, avec une régularité surprenante – et un peu effrayante aussi. La descendance de Jean Peroche, marié à 40 ans, est désormais assurée.

  • Radegonde Magdeleine, née le 06/12/1749, 9 mois et 3 semaines après le mariage de ses parents
  • Jean, né le 18/10/1750, 10 mois et 1 semaine après sa sœur aînée
  • Jacques Vincent, né le 08/10/1751, un an après son frère
  • Marie Anne,  née le 19/10/1752, un an après son frère
  • Pierre, né le 17/11/1753, un an après sa sœur
  • Philippe, mon ancêtre, né le 21/01/1755, 14 mois après son frère
  • Charles, né le 27/03/1757, 14 mois après son frère
  • Jacques, né le 04/05/1758, 13 mois et demi après son frère
  • Louis, né le 8/08/1759, 15 mois après son frère
  • Magdeleine, née le 23/02/1761, née 18 mois après son frère
  • Louis, né le 23/03/1762, né 13 mois après sa soeur.

Pendant 16 ans, Radegonde a été enceinte – ou en retour de couches – de façon presque ininterrompue, et elle a survécu. Je ne suis pas sûre de savoir ce que j’en pense …..

C’est de l’Humour, Hein 🙂

Cette Histoire – H comme Histoire – a t’elle une morale ? Pourquoi ai-je continué à vous la raconter, en frisant le Hors Sujet – encore un H … – ?

Une fois de plus, j’ai pris pour acquis, sans m’y replonger, des recherches faites il y a quelques années. Une fois de plus, j’ai découvert que j’avais raté des informations – ici carrément les sépultures à Latillé sur une dizaine d’années – ou que j’étais passée un peu vite sur des éléments que j’avais en ma possession. Ces erreurs, ces omissions, elles ont probablement été reprises par d’autres à partir de mes arbres en ligne. Ce ne sont que des omissions, certes, mais il pourrait aussi y avoir des erreurs, sur les dates, sur les familles. Ces erreurs – dont je suis persuadée qu’il y en a dans les données que je mets en ligne, comment cela pourrait il ne pas être le cas dès qu’on dépasse 1000 personnes ? – ont toutes été faites de bonne foi. Quand j’en trouve une, je la corrige, quand on m’en signale une, je vérifie et je corrige.

Ailleurs sur internet, les arbres poussent et fleurissent, avec eux aussi des données parfois erronnées, parfois incohérentes. Mais combien de fois s’agit-il vraiment d’incompétence, de mauvaise foi ? Pourquoi s’énerver après l’auteur de l’arbre et les erreurs qu’on y trouve ? Je préfère penser que comme moi,  par inattention, par manque d’expérience, par fatigue, il a laissé passer une anomalie, et qu’il sera, comme moi – enfin, la plupart du temps, tout dépend du ton que mon correspondant emploie – ravi de corriger l’erreur que vous lui signalez.

Restons Humble – H comme Humble – dans les travaux généalogiques que nous réalisons, d’autant plus que pour la majorité d’entre nous, il ne s’agit que d’un loisir, d’un Hobby. H comme Hobby, bien sûr.



Sources et liens

  • Gallica – Titre :  Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest – Auteur :  Société des antiquaires de l’Ouest. Auteur du texte – Éditeur :  Fradet (Poitiers) – Date d’édition :  1877 – Pages 137 et suivantes : La Baronnie de Mirebeau et la chatellenie de Chénéché

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