Pour cette nouvelle participation du blog au Challenge AZ initié par Sophie Boudarel, de la Gazette des ancêtres, je vous emmène sur les terres ancestrales de ma mère, dans le village de Latillé en Poitou.
Un décret du 9 août 1913 instituait une Médaille d’honneur du ministère du Travail, appelée aussi « Médaille des vieux serviteurs », qui pouvait être attribuée pour un service d’au moins 30 ans consécutifs dans une même famille ou une même maison, avec un échelon de Médaille d’Argent. Cette médaille a disparu lors de la création en mai 1948 de la Médaille d’honneur du Travail.
C’est dans le Journal Officiel de la République française du 01/11/1913 que la première liste d’attribution est publiée.
Ils sont six à la recevoir sur la commune de Latillé.
Louise Radegonde Comte, épouse Chartier
Mme Chartier (Louise-Radegonde), à la Chèze, commune de Latillé: 46 ans de services dans la famille Dupont-d’Elloy.
Marie Louise Comte est née le 1er décembre 1849 à la Borne aux Moines, commune de Latillé, de Louis Comte et Radegonde Quintard. Elle est la cousine germaine de mon arrière grand mère Marie Angèle Quintard. Elle épouse le 14 octobre 1867, à 17 ans, Louis Delphin Chartier. En 1913, elle a 63 ans et travaille donc depuis qu’elle a 16 ans environ, avant son mariage, comme domestique au chateau de la Chèze. Elle figure comme habitant à la Chèze, parmi la domesticité, dans le recensement de 1866, puis habite avec son mari avenue des trois fontaines, en bas du bourg, à côté des grandes grilles du parc du château. Le couple a 7 enfants. Leur dernier fils, Aimé Chartier, meurt à 30 ans le 25 mai 1915 à Angres, dans le Pas-de-Calais.
Louis Charpentier
M. Charpentier (Louis) à Latillé; 31 ans de services dans la famille Simonneau.
Louis Simonneau est né le 21 mai 1844 à Latillé. Il est un descendant de Jacques Proust et Marie Blonchon, mes ancêtres à la génération 10, ce qui en fait un lointain cousin à la fois de Marie Angèle Quintard et de Louise Radegonde Chartier, et également d’Achille Reau, mon grand-père, le futur gendre de Marie Angèle Quintard. Le 20 janvier 1874, il épouse à Latillé Louise Prudence Dabin, avec laquelle il va avoir trois enfants. Il commence à travailler pour la famille Simonneau vers 1881. C’est là qu’il est mentionné pour la première fois comme habitant avec son épouse à la Croix Carrée, dans la maison d’Eugène Simonneau, maire de Latillé.
Augustin David
M. David (Augustin), à la Chèze, commune de Latillé ; 31 ans de services dans la famille Dupont-d’Elloy
Augustin David nait le 16 mars 1856 à Vasles, dans les Deux-sèvres, certes, mais commune limitrophe de Latillé. Selon la médaille reçue, il travaille depuis environ 1882 au service de la famille Dupont-d’Elloy, au chateau de la Chèze. C’est là qu’il est domicilié, et déclaré comme domestique, quand il éouse le 25 novembre 1884 Marie Augustine Foucault. Ensemble, ils habitent aux Cloux, le hameau qui est juste à la sortie du domaine de la Chèze, à l’extérieur du bourg. A partir de 1890, il est le cocher de monsieur Dupont-d’Elloy. Ensemble, Augustin et Marie Augustine vont avoir 5 enfants. Leurs deux fils ainés meurent pendant la première guerre mondiale. L’ainé, Gustave, meurt en captivité à Ludwigshafen, le 12 mars 1919. Le second, Clément, meurt dès les premiers jours de la guerre, le 23 août 1914, à Houdremont, en Belgique.
Pierre Augustin Dinet
M. Dinet (Pierre-Augustin), à Latillé; 36 ans de services dans la famille Bretonneau-Chinon
Pierre Augustin Dinet est né le 25 septembre 1855 à Latillé. au moment de son mariage le 27 avril 1881 avec Louise Antoinette Michel – elle aussi médaillée – il est sabotier. C’est probablement juste après qu’il entre au service de la famille Bretonneau-Chinon. C’est l’identification de cette famille qui me pose problème. Lors du recensement de 1886, Pierre Augustin et son épouse Louise sont domiciliés chez leur employeur, comme domestiques, place du marché à Latillé. Ils travaillent pour Charles Théophile Amiet, le juge de paix, qui vit avec sa fille Marie Louise, veuve d’Ernest Narcisse Chinon, notaire et maire de Latillé, décédé prématurément à 38 ans le 6 juin 1871. En Avril 1889, Charles Amiet décède, et le couple Pierre Augustin et Louise Antoinette continue à travailler pour Marie Louise Amiet, la veuve Chinon. Quel rapport me direz vous avec la famille Bretonneau ? Marie Ernestine Amiet, la soeur de Charles, fut l’épouse de Frédéric Bretonneau, médecin, mort à Latillé en avril 1873. Actuellement, je ne leur connais pas de descendance vivant à Latillé, qui plus est sous le patronyme de Bretonneau, vers 1910. J’aurais mieux compris si la médaille mentionnait que Pierre Augustin Dinet était au service de la veuve Chinon – comme c’est le cas pour son épouse – ou de la famille Amiet ….
Antoinette Louise Michel
Mlle Michel (Antoinette-Louise), à Latillé; 47 ans de services chez Mme veuve Chinon.
Antoinette Louise Michel est née le 21 février 1858 à Bonneuil-Matours, dans la Vienne. En 1913, elle a 54 ans environ, et si elle travaille depuis 47 ans pour la famille de Marie Louise Amiet, la veuve Chinon, c’est donc qu’elle a commencé à travailler vers 13 ans, vers 1871. Louise Antoinette et son époux Pierre Dinet vont avoir deux filles, dont une seule a survécu.
Marie David
Mme Quintard (Marie), à la Chèze, commune de Latillé; 34 ans de services dans la famille Dupont d’Elloy.
La jeune Marie David a 17 ans quand je la trouve pour la première fois dans le recensement du chateau de la Chèze, en 1881, où elle est servante. Marie est née à Latillé, le 5 septembre 1864. Bientôt, elle occupe le poste de cuisinière au chateau. Le 11 juillet 1889, elle épouse Théophile Louis Quintard, le régisseur du domaine. Vous n’êtes pas dans un épisode de Downton Abbey, mais un cocher, un régisseur, une cuisinière, tous restant assez longtemps au service de la même famille pour recevoir une Médaille d’Honneur, c’est ce que je peux vous proposer de plus approchant sur Latillé et alentours. Notons pour l’anecdote que Théophile Quintard est le cousin au second degré de mon arrière grand mère Marie Angèle Quintard. Le couple va avoir deux enfants, dont une seule est parvenue à l’âge adulte.