A la rencontre de Jacques François Lebois Duclos



Depuis quelques jours, je prépare ma timide sortie du confinement. Dans les jours à venir, j’espère aller, dûment masquée et avec mon gel hydroalcoolique dans mon sac, faire un tour dans les différents services d’archives de la capitale.

Pour préparer au mieux ces visites, j’ai entrepris de continuer à remettre en ordre mon journal de recherches, transféré sur Notion, et d’enfin classer et analyser certaines recherches, qui attendent sagement sur mon disque dur.

C’est ainsi que j’ai vérifié ce que contenait la cote 26_AP_28, prise en photo en décembre 2019 aux Archives Nationales à Pierrefitte, repérée sur la Salle des Inventaires Virtuels sous la dénomination « Fonds Pointard Dossiers de rentiers Jean François Lebois Duclos ».

Cette mention m’avait interpellée, parce que globalement, les Lebois Duclos, ils appartiennent tous à la branche parisienne de mon mari, et avant que je les sorte de l’oubli généalogique, ils n’étaient présents sur aucun site en ligne. Et ce Jean François Lebois Duclos, je n’en avais pour l’instant pas de trace.

Je me souviens avoir jeté sur place un coup d’œil aux quelques feuilles du dossier, des avis de paiement de rente quasiment sans aucun renseignement. Un nom, une somme, une date. J’avais pris les quelques photos, et je les avais oubliées.

Pourtant, à la relecture, il y a quelques indices intéressants.

Tout d’abord, il y a hésitation sur le prénom : Jean François ou Jacques François ?

Les quittances portent sur les années 1786 à 1789. Et l’une d’entre elles est établie au nom de Jacques François Le Bois Duclos.

Et si je ne connais pas de Jean François, je connais un Jacques François, fils de François Le Bois Duclos et de son épouse Anne Angélique Goret, né vers 1719.

Tout ce que je sais pour l’instant de Jacques François, c’est qu’après la mort de son père François à Léogane, l’actuel Haïti, le 31 octobre 1719, un conseil de famille s’est réuni le 4 juin 1720 à Paris pour décider de la mise en tutelle des enfants du couple : Marie Thérèse, 9 ans; Angélique Madeleine, 8 ans; Catherine, 5 ans; Marie Anne, 4 ans; Jacques François, 8 mois.

Je retrouve Jacques François, 11 ans, et trois de ses grandes soeurs, Marie Thérèse, Angélique et Catherine, dans deux actes de tutelle de mars et mai 1731, quand leur mère, Anne Goret, devient pour leur compte héritière de sa tante Geneviève Crelot, decédée sans enfant le 26 décembre 1730.

Après 1731, je n’avais jusqu’à présent plus trouvé trace de Jacques François dans les actes notariés concernant la famille, et j’avoue que je le pensais mort.

Quand Anne Angélique Goret, sa mère, fait son testament le 7 septembre 1747, elle ne mentionne que ses trois filles, Angélique, Marie Thérèse et Catherine. Dans son inventaire après décès, qui commence le 9 novembre 1747, seules les filles sont mentionnées.

Quand Thérèse Devienne, la fille de Marie Thérèse, se marie le 18 octobre 1757, les tantes sont présentes, mais il n’est pas mentionné d’oncle.

Alors cette petite feuille dans un dossier photographié à la va vite attise ma curiosité. Et si Jacques François était encore vivant en 1789? Mais alors, pourquoi diable ne serait il jamais mentionné dans les quelques actes retrouvés jusqu’alors ?

Pour ceux qui ne connaissent pas les recherches généalogiques à Paris, il faut préciser que la quasi-totalité des registres paroissiaux et de l’état civil avant 1860 a disparu dans les incendies de la Commune en mai 1871. Pour recomposer les familles, il faut passer principalement par les actes notariés et les insinuations … et avoir beaucoup de patience.

Une recherche sur Google avec les mots Jacques François Lebois Duclos m’a orientée vers un livre sur Google Books, « L’église de Paris pendant la révolution française, 1789-1801, volume 1 », qui mentionne

Le Révérend Père Jacques-François Le Bois Duclos était provincial

dans un paragraphe consacré aux augustins réformés, dits les Petits-Pères, et qui se réfère à un carton archivé au CARAN, dont j’ai tout de suite récupéré la cote.

Direction Gallica, pour essayer d’en savoir plus sur les « Augustins déchaussés » de Notre-Dame-des-Victoires.

J’y trouve un livre qui apporte encore un peu plus de contenu à ma recherche.

Titre :  

Histoire de l’église de Notre-Dame-des-Victoires : depuis sa fondation jusqu’à nos jours, et de l’Archiconfrérie du Très-Saint et Immaculé Coeur de Marie / par l’abbé E. Lambert,… l’abbé A. Buirette,…

Auteur :  

Lambert, Edmond (1826-1886? ; abbé).

Jacques-François DUCLOS, 70 ans en 1790, ce qui donnerait une date de naissance autour de 1720, cohérente avec mon Jacques-François Lebois Duclos, né en 1719.

Dans le même ouvrage, je lis qu’en 1791, quand la commune de Paris est venu « reloger » les prêtres habitant encore le couvent, Jacques-François Duclos n’y était plus. Etait il parti de lui-même entre mars 1790 et le printemps 1791 ? Etait il mort ?

J’ai trouvé plusieurs pistes, des cartons d’archives au CARAN, une thèse consultable après accord de son auteur.

Ma curiosité est éveillée, même si je sais qu’il sera compliqué de reconstituer la vie de cet homme d’église avant la Révolution. Mais si tout était facile, où serait le plaisir ?

Sources et liens

  • Tutelle des mineurs Lebois Duclos – AN Y 4332
  • Tutelle des mineurs Lebois Duclos – AN Y 4466
  • Tutelle des mineurs Lebois Duclos – AN 7 4767 A
  • Testament Anne Angélique Goret – AN MC ET CIX 560
  • Contrat de mariage Thérèse Devienne – AN MC ET I 484
  • Inventaire après décès Anne Angélique Goret : AN MC ET I 433
  • Gallica – Titre :  Histoire de l’église de Notre-Dame-des-Victoires : depuis sa fondation jusqu’à nos jours, et de l’Archiconfrérie du Très-Saint et Immaculé Coeur de Marie / par l’abbé E. Lambert,… l’abbé A. Buirette,…Auteur :  Lambert, Edmond (1826-1886? ; abbé).
  • Thèse Ecole des chartes – Les Augustins déchaussé de Notre-Dame-des-Victoires (1629-1790) – Jean-Marie Barbiche

Rechercher

Membre de :

Archives

Hébergement

Ce blog est hébergé depuis 9 ans chez Infomaniak
Utilisez ce lien pour héberger vos blogs ou votre cloud sur leurs serveurs

Offrez moi un café

Si le contenu de ce blog vous apporte des informations pertinentes, vous pouvez m’aider à le maintenir

newsletter

Conditions générales

Mentions légales

Politique de confidentialité

© Chroniques d’antan et d’ailleurs 2022

Fièrement propulsé par WordPress