D’acte notarié en acte notarié, une généalogie parisienne

Pour qui aime le jeu de pistes, la découverte d’une branche parisienne avant 1870 dans son arbre est une bonne occasion de s’adonner à son vice ….

Comme je m’en suis déjà plainte sur ce blog, les incendies en 1871 de l’Hotel de Ville de Paris, puis du Palais de Justice, ont fait partir en fumée la presque totalité des registres dans lesquels nous aimons fouiner à la recherche de nos ancêtres.

L'Hotel de Ville de Paris après l'incendie - Paris Unplugged
L’Hotel de Ville de Paris après l’incendie – Paris Unplugged

La source principale d’informations, ce sont donc les actes notariés, à savoir des kilomètres de rayonnage de documents conservés au CARAN à Paris, au Minutier Central. Il ne reste plus qu’à espérer que nos ancêtres ont eu besoin de recourir aux notaires lors de certains actes importants de leur vie : mariage ou décès, et qu’on va trouver un contrat de mariage ou un inventaire après décès qui permettra de raccrocher des fils épars ou de remonter une branche.

Le gros point noir, vous vous en doutez, c’est de savoir quel notaire a bien pu s’occuper de notre ancêtre. Il ne suffit pas de savoir dans quelle paroisse il vivait – ce qui  déjà nécessite qu’on ait trouvé un premier point d’entrée – il faut ensuite trouver dans la liste conséquente des notaires de la paroisse celui qui a géré les affaires de la famille.

Dans une étude notariale, vous avez deux grands types de documents – à la louche : les actes eux mêmes, tout ce que font les notaires pour chacun des clients qui se présentent, et les registres, dans lesquels tous ces actes sont répertoriés chronologiquement. Parfois, il y a aussi un index nominatif, reprenant les clients, mais je n’ai jamais eu cette chance.

Jusqu’à ces dernières semaines, les registres des notaires, qui avaient été numérisés, n’étaient accessibles en ligne que si vous aviez sur votre ordinateur une très très vieille version dépassée d’Internet Explorer et divers utilitaires hors d’âge … Bref, il était impossible d’y accéder. La seule solution était d’aller consulter ces registres eux mêmes, à raison de 10 cotes par jour de consultation ….  une mission quasi impossible …

Les archives nationales avaient promis une mise en ligne sur la Salle des Inventaires Virtuels de ces précieux sésames à l’automne.

Alors il y a deux semaines, j’ai tenté, j’ai regardé si je pouvais accéder à ces registres pour un des quelques notaires que j’ai repérés …. Et Bingo …… les répertoires sont en ligne, accessibles sans aucun problème, à travers la même visionneuse plutôt pratique et bien faite utilisée pour les Livres d’or ….

Si vous aussi vous avez des ancêtres à Paris, voici quelques étapes à suivre pour les retrouver :

  • Trouver un premier acte, qui servira de point d’entrée. Essayer par exemple de trouver un acte à partir du patronyme de votre ancêtre .
Recherche dans la SIV du nom GORET
Recherche dans la SIV du nom GORET

Certains répertoires ou certaines études ont fait l’objet d’études assez approfondies. Sur le projet Familles Parisiennes, certains actes ont également été indexés.

 

Extrait des GORET indexés sur Projet Familles Parisiennes
Extrait des GORET indexés sur Projet Familles Parisiennes
  •  Trouver la cote de l’acte et la réserver en ligne sur la SIV dans votre compte. Si vous n’avez pas de compte, cela prend quelques minutes d’en créer un. Et si vous n’avez pas de carte, c’est le moment de vous lancer, la même carte, désormais gratuite, vous permet l’accès à Paris, Pierrefitte et Aix en Provence.

 

  • Avant de vous rendre au CARAN, éplucher soigneusement en ligne les répertoires du notaire concerné sur quelques années autour de la date du document déjà retrouvé. S’il s’agit d’un inventaire après décès, peut être le testament est il indiqué quelques mois plus tôt, ou une indication d’un document de partage des biens quelques mois plus tard. Peut être ce notaire est il le notaire familial et allez vous trouver d’autres actes qu’il aurait aussi rédigé … Ne manquez pas cette étape, rien n’est plus frustrant que de se rendre compte, revenu chez soi du CARAN, que cette boite qu’on vient de commander, elle contient d’autres documents qu’on a ratés. Et ne vous dites pas que vous allez feuilleter les liasses rangées dans la boite quand vous l’aurez, parce que feuilleter des liasses de documents du 18ème siècle dont l’en tête n’est pas toujours explicite prend plus de temps qu’on le croit. Et votre temps aux archives est précieux ….. Le temps passe vite quand on peine à déchiffrer un inventaire de 15 pages, écrit à la va vite à la lueur d’une bougie dans une chambre par un clerc de notaire qui n’a pas bien taillé sa plume.

 

  • Vous rendre au CARAN à Paris. Récupérer votre précieuse boite, y trouver votre document, et le lire attentivement. S’il s’agit d’un inventaire après décès, il est probable que les papiers de votre ancêtre décédé vont être inventoriés. Vous allez alors y trouver probablement quelques documents, avec l’indication précise de la date de l’acte et du nom du notaire. Avec ces indications, sur les postes informatiques à votre disposition, vous pouvez réserver la cote suivante, et l’obtenir dans un délai moyen d’une heure – plus ou moins, mais c’est plutôt rapide et bien organisé.

 

Depuis que les répertoires sont en ligne, j’ai mis la main sur une vingtaine de documents, que j’ai pu consulter en deux séances, et qui m’ont permis de retrouver la trace des plus vieux ancêtres parisiens de mes enfants connus à ce jour, Jacques Crelot, chirurgien à Paris vers 1650, et son épouse Barbe Moreau, inhumée au cimetière des Saints Innocents …. La liste des documents que je veux encore consulter s’allonge, s’allonge, j’ai remonté entre deux et quatre  générations à Paris, au 18ème siècle – j’ai pu confirmer qu’il y a un implexe dans la généalogie de mon époux, à Paris justement, et je sais que je ne suis pas au bout de mes découvertes.

Merci aux Archives Nationales d’avoir mis en ligne ces registres. Cette étape était indispensable. Maintenant, armée de patience, mais pleine d’enthousiasme, je vais essayer une fois par mois d’aller au CARAN à la découverte des richesses qui m’y attendent.

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