Le projet Edvige



A l’automne 2019, je vous avais proposé le portrait d’Edvige Colnay, mon arrière arrière grand mère, enfant trouvée pour laquelle j’ai une tendresse certaine.

En août 2019, une petite partie des descendants d’une des filles d’Edvige, mon arrière grand mère Clémentine, s’était réunie à l’occasion des 50 ans d’un de mes cousins germains. Comme souvent en discutant avec certains cousins germains, et des cousins germains de maman, nous avons parlé famille, généalogie, souvenirs et nous en sommes venus à parler d’Edvige, du mystère Edvige. Qui était elle, d’où venait elle ? C’est une question récurrente, certains voudraient savoir, d’autres s’en fichent ou sont même opposés à l’idée d’en savoir plus …

Mais en discutant avec eux, j’ai eu envie de me lancer sérieusement sur la piste d’Edvige. Puis je en utilisant les analyses ADN retrouver la famille biologique d’Edvige, ou plutôt de la petite Delphine, le prénom que sa maman lui avait donné?

Mais d’abord est-ce théoriquement possible ?

Voici l’arbre généalogique sur six générations de maman, dont Edvige est l’arrière grand mère.

En théorie, il est possible de retrouver des traces génétiques des six générations indiquées dans cet arbre dans le génome de maman.

Maman a reçu environ 50% du génome de chacun de ses parents, environ 25% du génome de ses grands-parents, et environ 12,5% du génome de ses huit arrières grands parents.

12,5%, c’est beaucoup, c’est bien assez pour envisager de retrouver des cousins ayant la même ascendance qu’elle, pour envisager d’en savoir plus un jour sur les parents d’Edvige. C’est compliqué, ça peut être long, mais c’est envisageable.

Et pour un généalogiste, compliqué et long, ce ne sont pas des mots qui nous font fuire.

Mais comment faire pratiquement ?

Je vous avais proposé au printemps 2019 une méthodologie succincte pour retrouver un parent biologique, ou un grand père inconnu.

Le principe, c’est de retrouver des cousins génétiques de maman dont je suis sûre qu’ils sont des descendants d’Edvige Colnay et de son mari, puis grâce au réseau de résultats trouvés, découvrir d’autres correspondances génétiques, qui permettent de remonter à la génération des parents d’Edvige et Jean-Pierre, et attribuer ces différentes correspondances soit à la branche Pelletier, soit à la branche d’Edvige/Delphine l’enfant trouvée.

Mais au lieu d’attendre que des correspondances viennent à moi, par hasard, je voudrais essayer de mettre en oeuvre un plan pour tester un certain nombre de cousins de maman, tous descendants d’Edvige, et à partir du réseau de résultats obtenus, croiser les différents résultats pour peut-être retrouver la famille d’Edvige.

Je vous avais déjà expliqué également que le patrimoine génétique que chacun des enfants d’un couple reçoit n’est pas totalement identique. Chacun reçoit une version différente, faite de façon aléatoire de la moitié du patrimoine génétique de son père et de la moité du patrimoine génétique de sa mère. Chaque enfant a une version différente, qui va éventuellement générer des correspondances ADN différentes avec ses cousins généalogiques. Plus vous allez tester d’enfants, plus vous en apprenez sur le patrimoine génétique de leurs parents.

Quand vous faites une recherche pour connaitre un couple à quatre générations de la vôtre, cette répartition aléatoire a eu lieu à quatre reprises. Reprenons le cas d’Edvige et Jean Pierre pour être clair.

Le couple Edvige Colnay – Jean Pierre Pelletier a eu onze enfants, dont sept sont arrivés à l’âge adulte, et ont eu des enfants, souvent beaucoup d’enfants. Voici un arbre résumé de la famille sur la génération des parents et enfants du couple.

Sont indiqués en sombre les enfants morts en bas âge sans descendance. Pour les sept autres enfants, ils ont tous eu une descendance. Chacun d’eux a reçu la moitié du patrimoine de son père et la moitié du patrimoine de sa mère. Mais ce qu’ils ont reçu n’est pas identique, ce qui fait que chacun d’eux a maintenant un patrimoine unique, composé à partir du patrimoine de leurs parents, cohérent avec celui de ses frères et sœurs, mais malgré tout différent de celui de chacun des autres.

Remontons maintenant d’une génération. Jean Pierre et Edvige avaient eux aussi reçu la moitié du patrimoine génétique de leur père, et la moitié du patrimoine génétique de leur mère. Chacun de leurs enfants a donc reçu un quart du patrimoine génétique de chacun de ses grands parents, y compris des deux grands parents inconnus. Ce sont les traces de ce patrimoine maternel que je vais essayer de retrouver dans les descendants d’Edvige, ce sont ces traces qui pourront peut-être un jour me permettre de mettre un nom sur la famille biologique d’Edvige.

A chaque génération, la portion de patrimoine génétique transmise à partir des parents d’Edvige diminue. Mais plus je vais tester de personnes différentes, et plus les fragments que je vais identifier seront nombreux et permettront d’augmenter l’ensemble du patrimoine génétique d’Edvige.

Un projet sur le long terme

Ce n’est pas dans un projet simple et rapide que je me lance.

La première étape consiste à identifier les descendants actuellement vivants d’Edvige. J’en connais certains, j’ai réussi à en retrouver d’autres, j’ai contacté sans résultat pour l’instant certaines branches. C’est clairement ma première étape, incontournable, établir l’arbre généalogique descendant d’Edvige complet au niveau de ses arrières petits enfants – la génération de maman – et de ses arrières arrières petits enfants – ma génération – , et entrer en contact avec chacune de ses branches.

La seconde étape consiste à expliquer mon projet à toutes ces personnes, pour obtenir leur accord pour faire faire une analyse. Je n’ai pas besoin que tout le monde soit testé. En priorité, il serait préférable que la génération de maman soit testée. Et quand une personne de la génération de maman est testée, je n’ai pas besoin de tester ses enfants. Par exemple les tests que nous avons faits mon frère, ma sœur et moi ne me sont d’aucune utilité quand je travaille sur l’ascendance génétique de maman. En revanche, quand je veux travailler sur l’arbre génétique de papa, qui n’a pas été testé, le fait que toute notre fratrie a été testée m’apporte plus d’éléments de réponses. Bien sûr il y a aussi une composante financière qui va allonger encore cette recherche. Le nombre de tests que je peux me permettre de prendre en charge tous les ans est forcément réduit. A moi de choisir les bonnes personnes à tester si plusieurs personnes d’une même branche choisissent de me suivre dans mon aventure.

Parrallèlement, une des filles d’Edvige a eu une descendance féminine jusqu’à ce jour, ce qui permettrait éventuellement de tester son ADN mitochondrial et de connaître son haplogroupe. C’est une piste que je garde en mémoire, mais il semble qu’une seule personne – âgée – puisse éventuellement être testée, donc je ne fonde que peu d’espoir sur cette piste.

La troisième étape consistera à effectuer des recherches sur les résultats obtenus.

En bonus, et si on organisait une cousinade ?

C’est à cette conclusion que nous étions arrivés en août 2019 avec mes cousins. Ca serait tellement sympathique d’essayer de réunir un maximum des descendants actuels d’Edvige. Comme cela passe par l’identification des descendants, jusqu’à la génération actuelle de mes petits neveux, j’ai du travail qui m’attend. Pourra t’on en faire quelque chose ? Je l’espère, tout dépend comment ce projet sera reçu.

Et parfois le hasard fait bien les choses.

Il y a quelques semaines est apparue dans la liste des correspondances de maman un nom qui m’a tout de suite parlé. MG comme je vais l’appeler ici est de la génération de mes enfants et j’ai tout de suite su où la positionner dans l’arbre de maman, et dans l’arbre d’Edvige et Jean-Pierre.

Cette branche de ma famille ne présente pas d’implexe, du moins pas d’implexe que je connaisse. La seule parenté possible entre maman et MG, c’est le couple Jean-Pierre Pelletier – Edvige Colnay. A ce stade, il m’est impossible de savoir si la parenté vient du côté de Jean-Pierre ou du côté d’Edvige, mais c’est un premier résultat.

Etonnament, la relation proposée par MyHeritage n’est pas exacte.

En jaune, je vous ai indiqué la relation généalogique entre maman et MG. En rose, j’ai surligné les relations qui sont proposées par MyHeritage, et qui sont en fait plus lointaines.

J’ai revérifié la relation proposée sur l’application Shared cM Project, récemment mise à jour par Blaine Bettinger, Leah Larkin et Jonny Perl.

La relation qui correspond à mon arbre généalogique est 2C2R, et même si elle ne correspond statistiquement qu’à 8% des relevés effectués pour créer l’application, elle est clairement dans les choix de relation qui me sont proposés.

Je ne peux malheurement pas aller plus loin sur l’étude de ce résultat, car il n’est triangulé qu’avec mon frère – c’est à dire que mon frère, MG et maman ont reçu le même petit bout d’ADN de 19,1 cM soit de Jean Pierre Pelletier, soit d’Edvige Colnay. Mais toutes les triangulations qui sont faites en utilisant les résultats de mon frère, ma soeur et moi quand je travaille sur l’ascendance génétique de maman ne sont pas pertinentes pour mon analyse. En effet, par principe, notre ADN nous vient de maman et ne peut donc servir à corroborer aucune nouvelle piste.

J’ai un premier élément d’analyse, mais il m’en faudra d’autres.

Et maintenant ?

Vous l’avez compris, ce nouveau projet dans lequel je me lance n’aboutira – peut-être – que si d’autres descendants d’Edvige acceptent de se prêter au jeu et de me laisser tester leur ADN.

Je vais donc partager cet article avec tous les descendants que je connais pour l’instant du couple de mes arrières grands parents. Si vous me lisez, cher cousin, et que vous êtes intéressé, contactez moi en laissant un commentaire sur cet article.

De mon côté je vais continuer à travailler sur la descendance de Jean Pierre et Edvige, et je partagerai avec vous cette quête sur le blog.

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