Monestiés, berceau des Monestié

Depuis quelques jours, je passe beaucoup de temps à consulter les registres du Tarn ou à déchiffrer des testaments et autres documents concernant mes ancêtres tarnais.

De piste en piste, j’ai commencé ce matin la lecture – en grande diagonale quand même – sur Gallica de la Revue historique, scientifique et littéraire du département du Tarn, recueil d’articles scientifiques de la fin du 19ème siècle comme il y en avait beaucoup à l’époque. Ces collections sont toujours des mines de renseignements pour les amateurs de petite histoire.

Au détour d’une page, je suis tombée sur un article concernant la découverte d’antiquités à Monestiés. En creusant les fondations de la nouvelle maison commune en 1877, les terrassiers ont découvert les restes d’un cimetière, daté vraisemblablement du 12ème ou 13ème siècle. Pour moi qui me souviens toujours avec effroi du film « Poltergeist », lire que pendant des siècles des maisons ont été construites sur les restes de ce cimetière est un peu flippant …… mais à l’époque ils n’avaient pas la télévision, ça change la donne.

Oublions les souvenirs de films d’horreur. Pourquoi me suis je intéressée à cet article, parmi tellement d’autres ?

La réponse est dans la fin de l’article, que je vous recopie ici – je vous rappelle que l’article est daté 1877, et donc aujourd’hui veut dire en 1877, et le régime féodal c’est avant la Révolution française.

Monestiés, aujourd’hui chef lieu de canton, était sous le régime féodal une baronnie du diocèse d’Albi. C’est une ancienne commune qui doit son nom à un établissement religieux ( Monasterium ), fondé, dans les premiers siècles du Christianisme, au point de la vallée où se croisaient deux grands chemins très fréquentés. Il est fait mention de Monestiés en 961. C’était une seigneurie importante, qui a donné son nom à une famille considérable dont on retrouve les descendants jusqu’au XVIIème siècle; mais lors de la croisade contre l’Albigéisme, cette seigneurie passa aux évêques d’Albi qui la conservèrent jusqu’à la Révolution.

Dans l’ascendance de ma grand mère paternelle, Marcelle Risse –  je parle  souvent d’elle sur ce blog, je crois qu’elle en serait étonnée  – on remonte à Séverin Charles Vialar, né le 9 février 1823 à Cahuzac sur Vère. Son arrière grand mère maternelle était Marie Monestié – maintenant vous comprenez mon interêt -, née le 12 mai 1716 à Cestayrols.

J’ai pu remonter « mes » Monestié jusqu’à Antoine Monestié, inhumé le 27 février 1685 à Cestayrols, demeurant à Lincarque, au masage de la Monestarie. Cestayrols se trouve à quelques 13 kilomètres au sud de Monestiés, et la famille était semble t’il un peu plus que de simples brassiers, puisque certains d’entre eux – dont Marie – sont enterrés dans l’église.

Il y a tout autour de Gaillac un nombre non négligeable de masages – en langue d’oc le mot signifie lieu dit ou hameau – appelés La Monestarie. On peut imaginer que les descendants de la seigneurie, dépouillés de leurs terres et de leurs privilèges, se sont installés dans leur région, y ont essaimés, et que leurs habitations ont porté leur nom patronymique. Ce n’est qu’une hypothèse, que je ne pourrai jamais étayer, mais qui a une certaine logique.

L’article précise que la seigneurie a été perdue au moment de la Croisade contre les Albigeois au 13ème siècle. Les sieurs de Monestié étaient probablement membres de l’ »hérésie cathare » comme toute cette région de Midi Pyrénées. Et dans toute guerre, qu’elle soit civile ou religieuse, malheur aux vaincus; l’Eglise catholique a mis la main sur les terres des petits seigneurs hérétiques.

Ce qui m’amuse ici, c’est que depuis que je suis adolescente, j’ai toujours été fascinée par l’hérésie cathare, d’une certaine façon je me reconnaissais un lien spirituel avec les hérétiques qui ont brûlé à Montségur …. ne prenez pas ça à la lettre, je ne vous dis pas que je crois à la métempsychose ou que je suis hérétique, juste que c’est un aspect de l’histoire de France qui m’a toujours interpellé. Je ne savais pas alors que certains de mes ancêtres avaient des origines dans le Tarn ou l’Aude. Je n’ai retrouvé ces pistes que depuis un an …. Alors mémoire familiale collective, ou délire de jeune fille ? Je vous laisse choisir et je me laisse le droit de continuer à y réfléchir.

 

 

 

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