Retour sur une année de généalogie génétique



Au printemps 2018, MyHeritage est arrivé sur le marché des tests génétiques à visée généalogique. Jusqu’alors, j’avais fait des tests sur Ancestry et FamilyTreeDNA, et je n’avais pas eu beaucoup de résultats. Je n’avais aucune correspondance exploitable sur FamilyTreeDNA et j’avais retrouvé trois correspondances sur Ancestry, dont je vous avais parlé ici.

Pourtant, ce n’était pas faute de me renseigner, d’apprendre en lisant des articles en anglais, des videos – aussi en anglais – pour comprendre comment utiliser au mieux mes résultats.

Et puis deux outils ont fait leur entrée sur le créneau de la généalogie génétique, deux « game changers » – du moins pour moi – : l’arrivée de MyHeritage sur le marché des tests, et la mise en place par Jonny Perl de son site DNAPainter, dont les outils me sont devenus essentiels dans mes recherches.

En mars 2018, j’ai donc téléchargé mes données brutes, issues de FamilyTreeDNA ou d’Ancestry, chez MyHeritage, et j’ai attendu de voir ce que le site allait donner.

Et depuis, mon arbre « génétique » continue à s’étendre. Enfin, le mien, parce que pour celui de mon mari, malgré ses nombreuses correspondances, la situation reste plutôt figée.

Avant de commencer une nouvelle année de généalogie génétique, et de me lancer à la découverte de nouveaux cousinages – j’ai déjà au moins deux pistes intéressantes – je voudrais tirer un bilan de ces derniers dix-huit mois, et plus précisément de l’année 2019, pendant laquelle j’ai eu le plus de résultats positifs.


Voici un tableau récapitulatif des résultats de mes cinq tests chez MyHeritage. Les quatre premières lignes correspondent à ma mère, mon frère, ma sœur et moi, la dernière à mon mari.

Y sont indiqués le nombre total des correspondances de chacun, au 31/12/2019, puis le nombre des correspondances qui ont des segments de plus de 20 centimorgans – très nettement moins – ensuite le nom des correspondances pour lesquels j’ai retrouvé notre couple d’ancêtres le plus récent – en anglais, on utilise l’acronyme MRCA pour Most Recent Common Ancestor – avec un lien vers le tableau de suivi de mes correspondances, que j’essaie de mettre en place dans l’application Notion, et enfin le nombre des correspondances identifiées.

Vous noterez que la personne qui a le plus de correspondances, c’est à dire mon mari – 2959 correspondances au 31/12/2019, dont 107 avec au moins un segment de plus de 20 centimorgans en commun – est aussi celui pour lequel je n’ai pu identifier à ce jour qu’une seule correspondance.

C’est maman, poitevine depuis toujours, qui a le moins de correspondances, probablement parce que les personnes qui comme elle ont une généalogie assez simple à remonter, des origines ancrées depuis longtemps sur un territoire bien déterminé en France, sont moins enclines à faire un test génétique à visée généalogique. Et pourtant, j’ai été en mesure d’identifier ses ancêtres communs avec trois personnes.

Comparons maintenant les résultats de mon frère – 1023 correspondances – de ma sœur – 760 correspondances – et les miens – 788 correspondances. Comme je vous l’expliquais dans un article précédent, la répartition de l’ADN dans une fratrie n’est absolument pas identique, et des frères et sœurs ne partagent environ que 40% de leur ADN. Cela laisse de la place pour que les correspondances que vous avez ne soient identiques ni sur les personnes, ni sur le montant d’ADN que vous partagez avec eux. Si vous faites une recherche généalogique précise, avec un objectif défini – retrouver un grand père inconnu, retrouver un oncle ou une tante connus juste par la rumeur familiale, c’est en testant un maximum de votre fratrie que vous aurez le plus de chance d’aboutir. Mais c’est aussi en testant vos frères et sœurs que vous pouvez découvrir que vous n’êtes en fait pas totalement frères et sœurs.

N’oubliez jamais que les tests ADN ne sont pas « récréatifs » et peuvent vous faire découvrir des secrets enfouis sur votre famille que vous n’auriez pas souhaité déterrer.

Nous n’avons, mon frère, ma sœur et moi pas tout à fait les mêmes correspondances. J’en ai identifiés 11 qui nous sont totalement communes – même si nous ne partageons pas du tout autant d’ADN commun avec chacune d’elle, loin de là – et mon frère et ma sœur en ont une que je n’ai pas. Pour être honnête, il y a dans ces douze personnes trois familles – c’est à dire trois groupes familiaux – grand-mère – mère – fille – qui ont fait des tests et que j’ai identifiés. Sur un des trois groupes, mon frère et ma sœur ont bien la mère et la fille, alors que je ne suis en correspondance qu’avec la mère. Le petit segment d’ADN que j’avais en commun avec la mère n’est pas celui qu’elle avait transmis à sa fille, au contraire du segment que mon frère et ma sœur ont reçu …

Si je corrige mes chiffres pour parler de groupes familiaux, j’ai malgré tout retrouvé des correspondances sur sept branches familiales : quatre au niveau de mon père, trois au niveau de ma mère.


DNAPainter a mis en place à l’automne 2019 un outil supplémentaire, une visualisation de l’arbre généalogique qui permet d’indiquer plus précisément quelles sont les branches généalogiques pour lesquels on a retrouvé une correspondance ADN.

En prenant les résultats de ma fratrie, j’ai commencé à reconstituer la répartition de l’ADN de mon père puis je l’ai représenté dans son arbre.

A ce jour, je suis donc en mesure de confirmer grâce à l’application MyHeritage avec certitude trois des quatre grands parents de mon père : Jean Joseph Billard, François Risse et Marie Vialar. Leur ADN est directement lisible dans l’ADN de mon père – et par voie de conséquence, dans le mien, celui de mon frère et celui de ma sœur. Pour Philomène Blanco, sa grand mère paternelle, je travaille actuellement sur deux pistes qui m’indiquent clairement une correspondance génétique, mais je n’ai pas encore réussi à trouver tous les actes qui valident cette piste. C’est une branche pied noir venue d’Espagne, et malheureusement entre les lacunes de l’état civil d’Algérie et les archives espagnoles qui ne sont pas en ligne, il est compliqué d’avancer.

Mon objectif en 2020 est d’essayer de remonter une génération génétique supplémentaire dans l’ascendance de mon père, et j’ai plusieurs indices qui m’y poussent.

Dans ma branche Billard-Moustelon, une triangulation entre mon frère, la demi cousine germaine de papa, et une troisième correspondance, pointe probablement vers une ou deux générations au-dessus de Michel Firmin Billard. Je suis en train de travailler sur l’arbre généalogique de cette personne, dont seules deux générations sont en ligne. Mais grâce à la publication par l’INSEE du fichier des décès depuis 1970, j’ai enfin la possibilité de reconstituer des arbres généalogiques – si tant est que j’arrive à identifier les parents de mes correspondants, et que leurs racines soient françaises.

Un autre indice, obtenu à la fois via l’ADN et par une correspondance inattendue sur Geneanet, me fait penser que les origines de Rose Marie Pons pointent vers Minorque, et que je dois pouvoir confirmer une correspondance génétique.

Quant à la branche Blanco-Burgos, j’ai plusieurs pistes, intéressantes mais que je n’arrivais pas à débloquer jusqu’alors. En les étudiant ensemble, en étudiant leurs relations, je pense pouvoir retrouver en 2020 les ancêtres communs et les actes qui le prouvent.


En 2019, j’ai eu la chance d’assister à plusieurs conférences internationales : TheGenShow en juin 2019 à Birmingham, MyHeritageLive en septembre 2019 à Amsterdam, RootsTech en octobre 2019 à Londres, et à chaque fois d’y écouter les conférences des meilleurs spécialistes en généalogie génétique actuels, parfois même de les rencontrer et de discuter quelques instants avec eux :

Grâce à toutes ces conférences, j’ai pu approfondir un peu ma compréhension des outils d’analyse de l’ADN, de ce que chaque société de test permet ou ne permet pas. J’ai beaucoup lu, beaucoup regardé de video, et j’avoue que le sujet me passionne.

Je ne sais pas ce que 2020 me réserve sur ce plan – même si je sais déjà que je n’assisterai probablement cette année à aucune conférence à l’étranger, mes priorités financières n’étant pas en 2020 compatibles avec ce genre de voyage – mais je suis persuadée que l’année sera tout aussi intéressante.

Je reçois beaucoup de questions sur ce blog ou directement sur mon email, je vois aussi beaucoup de gens sur les réseaux sociaux poser des questions avant de faire un test – ou bien trop souvent malheureusement après l’avoir fait, sans savoir vraiment comment cela fonctionnait. Je vais bien sûr continuer à répondre à toutes les questions que je reçois ici, et je vais essayer de publier régulièrement un article explicatif sur les techniques et les outils de recherche concernant l’ADN à partir de mes expériences personnelles.

Si l’ADN n’est pas votre tasse de thé, je vous rassure, je continuerai aussi à vous parler de recherches traditionnelles.

Je vous souhaite à tous une belle année 2020.

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