V comme Vialar



Aucun thème précis pour cette nouvelle participation du blog au Challenge AZ initié par Sophie Boudarel, de la Gazette des ancêtres, juste une promenade à la rencontre de personnes ou d’anecdotes rencontrées au cours de mes recherches


Une des leçons que j’ai apprises de la pratique de la généalogie, c’est qu’on ne devrait pas juger ses grands-parents sur ce qu’on découvre d’eux quand on est enfant. Notre relation avec eux, nous la créons eux et nous à un moment donné de notre aventure. Nous n’avons que peu de passé, ils ont une grande partie de leur vie derrière eux, une vie qui les a façonnés, qui les a rendus tels qu’on les découvre : aimants, chaleureux, attentifs, ou au contraire distants, froids, exigeants. Et jamais quand nous sommes enfants nous ne nous demandons pourquoi ils sont ainsi, pourquoi nous ne savons pas avoir de relation chaleureuse avec eux ….

C’est ainsi que je sais maintenant, 32 ans après son décès, que si ma grand mère paternelle Marcelle me semblait si difficile à vivre, c’est que sa vie à elle, comme celle de sa mère et de sa grand mère avant elle, n’avait pas été facile. Aujourd’hui, armée de ce que je sais d’elles, j’essayerais d’aller davantage vers ma grand-mère, d’accepter les reproches et les mots blessants, restés dans ma mémoire, pour tenter de lier un contact réel et personnel, et peut-être chaleureux, avec elle.

C’est en mieux connaissant la vie de sa mère, mon arrière grand-mère, Marie Philippine Vialar, née et morte en Algérie, qui n’a jamais vécu ailleurs, que j’ai pu mieux comprendre certains traits de caractère de ma mémé Marcelle.

Alors venez avec moi sur les côtes de la Méditerrannée, entre Bougie – aujourd’hui Bejaia – et Alger, faire la connaissance de Marie Philippine.

L’histoire de la famille Vialar en Algérie se joue principalement en trois lieux : El Arrouch – aujourd’hui El Harrouch – ; Bougie, devenu Bejaïa ; Alger.

Cliquez sur la carte

Le 4 février 1856, Séverin Charles Vialar, originaire du Tarn, sous-officier à la 1ère compagnie de pionniers, âgé de 32 ans, épouse Rose Marie Elisabeth Pons, née à Bône – actuellement Annaba – le 28 septembre 1837, âgée donc de 18 ans, et probablement orpheline, ou livrée à elle-même. Les actes de mariage d’EL Arrouch ne sont pas en ligne, mais l’information concernant la date du mariage est reprise dans l’acte de naissance de leur fille Elise en 1861.

Séverin est militaire, engagé depuis le 1er avril 1847, en remplacement d’un certain Delboch. Tous les 5 à 6 ans, il se rengage. Il est arrivé à la 1ère Compagnie de Pionniers de Discipline le 26 octobre 1853, comme caporal maître tailleur et il est promu au rang de sergent maitre tailleur quelques jours plus tard, le 6 novembre 1853. Son engagement se terminant le 20 juillet 1855, il se rengage, pour 6 ans, le 2 juin 1855.

A cette époque, les autorités en Algérie cherchent à augmenter la part de la population française dans la nouvelle colonie. Tout est fait pour inciter les colons célibataires, et les militaires, à se marier et fonder une famille.

Il est probable que Séverin Charles a trouvé sa jeune épouse dans un orphelinat, comme nous l’explique Claudine Robert-Guiard.

D’autres encore comptaient sur les orphelinats pour se procurer une épouse. Cette attitude était encouragée par l’administration qui estimait que les orphelinats pouvaient fournir de bonnes épouses. « D’honnêtes ouvriers, des colons même, sont déjà venus en demander en mariage. Les femmes manquent en Algérie. Cette maison peut former avec le temps une pépinière de jeunes ménages »

La première naissance arrive rapidement. Dès le 16 octobre 1856, un petit Alexandre Adolphe Antoine naît à El Arrouch. Vient ensuite Désirée Claudine Eléonore, le 22 mars 1858, toujours à El Arrouch.

Le 6 janvier 1859, à l’âge où de nos jours on entre en école maternelle, le petit Alexandre Adolphe Antoine, 2 ans et 3 mois à peine, est inscrit dans le registre du contrôle des troupes de la 1ère compagnie de pionniers de discipline, sous le numéro 450. Il est enfant de troupe, « suivant décision ministérielle du 23 décembre 1858 ». Comment est ce seulement possible et envisageable ?

C’est probablement à cette période que le père de Séverin, Antoine Vialar, quitte le Tarn pour rejoindre la nouvelle famille de son fils en Algérie, à El Arrouch. Antoine est né en 1795, il a donc environ 65 ans. Pourquoi n’est il pas resté à Cahuzac-sur-Vère, où vit son fils aîné Léon Antoine ? Quoi qu’il en soit, il habite maintenant à El Arrouch, mais pour peu de temps. Il meurt le 13 septembre 1860, à l’hôpital militaire d’El Arrouch.

Le 17 avril 1861 nait la petite Elise Caroline, la troisième enfant du couple.

Trois enfants déjà, et un engagement sur le point de se terminer. Séverin se réengage à nouveau, pour 5 ans, le 1er mai 1861, toujours à la 1ere compagnie de pionniers de discipline. Il est libérable le 20 juillet 1866.

Le 18 avril 1863 vient au monde à El Arrouch, où la compagnie est toujours stationnée, un garçon qu’on prénomme Jules Charles Séverin. Cet enfant ne survit que seize mois et décède, toujours à El Arrouch, le 19 août 1864.

Selon le registre de contrôle des troupes, la 1ère compagnie de pionniers de discipline quitte son casernement d’El Arrouch le 1er janvier 1865 et rejoint Bougie, sur la côte. Toute la troupe, et les familles, suit bien sûr la compagnie, et la famille Vialar va s’installer à Bougie.

A cette époque, Bougie, qui a eu un passé prestigieux, n’est plus qu’une petite ville maritime en Kabylie au fond d’un golfe qui lui offre une protection naturelle. La population est d’environ 1800 européens et 1200 indigènes. Le 7 juin 1865, Napoléon III, en visite officielle en Algérie, y passe en revue le corps expéditionnaire.

Le 6 mai, dans la soirée, l’Empereur partait pour
Bougie, où il devait passer en revue le corps expédi-
Bahbors. Le lendemain, à six heures du matin,
l’Aigle, escorté par la Reît!e-Norcuirassée, faisait son entrée dans la baie de Bougie.
La ville et la vallée qu’elle domine offraient le
spectacle le plus captivant. Bougie est, comme Blida,
la ville des orangers la riche verdure dont elle se
pare contraste d’une façon saisissante avec les mon-
tagnes ravagées qui-l’entourent. Quant à la vallée,
le campement de 15,000 hommes revenus d’une
récente expédition lui prêtait un aspect étrange et
des plus animés.

Le 12 juillet 1866, Séverin, père de 3 enfants vivants, reprend à nouveau un engagement de 6 ans, à compter du 20 juillet 1866. Il sera libérable le 20 juillet 1872. Cette fois ci, il a attendu les derniers jours pour reprendre cet engagement militaire. A t’il hésité?

C’est là, à Bougie – ou Bejaïa – que vient au monde le 18 mars 1869 une nouvelle petite fille, Marie Philippine Antoinette, ma Marie Philippine Antoinette Vialar, mon arrière-grand-mère paternelle. Son père Séverin a 46 ans, sa jeune maman en a 31.

Attardons nous un instant sur la politique de la France vis-à-vis de l’Algérie, désormais colonisée. Avant 1870, l’Algérie, malgré ses trois départements, conserve un statut colonial. Le pays est dirigé par un gouverneur général et une grande partie du pays est « territoire militaire », sous l’administration de l’armée et des Bureaux arabes. C’est le cas par exemple d’El Arrouch. Les militaires ont la réputation d’être trop protecteurs pour les autochtones, ce qui irrite les colons. Quand Napoléon III laisse entendre pendant son voyage que l’Algérie est fondamentalement un « royaume arabe », la grogne des colons augmente. En Algérie, les colons sont désormais en majorité des opposants à l’Empire. Mais les temps changent, et le 9 mars 1870 une loi mettant fin au régime militaire en Algérie est votée. Les colons ont désormais un pouvoir supplémentaire et les populations musulmanes craignent que le nouveau régime civil augmente les problèmes de spoliation des terres et la perte de leur autonomie civile et militaire. C’est dans l’aristocratie guerrière kabyle, parmi les descendants des chefs historiques de la région, que le mécontentement est le plus perceptible.

En métropole à l’été 1870, la guerre éclate entre la France et la Prusse. Un certain nombre de régiments jusqu’alors stationnés en Algérie retournent en métropole pour prendre part au conflit. Après tout, la colonie est semble t’il pacifiée et les troupes qu’on laisse sur place devraient suffire à assurer la protection des européens et de leurs biens.

Pourtant, après la défaite de l’empereur, puis de la République Française, les chefs kabyles voient dans la situation militaire une opportunité de rébellion et peut-être de reconquête de leur indépendance. Quand l’insurrection éclate, en mars 1871, la métropole est elle aussi dans une situation militaire et politique difficile. Aucun secours ne va pouvoir venir du continent, et les armées d’Afrique, dont la 1ère compagnie de pionniers de discipline, unité pourtant théoriquement non armée, vont devoir seules assurer la défense de leurs positions.

A Bougie, la situation est particulièrement tendue. Tous les colons habitant la banlieue doivent se réfugier dans l’enceinte fortifiée de la ville, et une partie importante de la garnison prend la mer, pour aller renforcer les défenses d’Alger. Les troupes kabyles organisent alors le blocus de Bougie, dans laquelle se trouvent Marie Elisabeth Pons et ses trois filles, Désirée, Elise et la petite Marie Philippine. Il est probable que son mari Séverin et leur fils Alexandre, qui a maintenant 15 ans, fassent partie des troupes de défense de la ville, 1600 hommes en tout. Du 25 avril 1871 au 5 juillet 1871, les combats sont incessants dans tous les villages autour de Bougie, qui doit son salut à l’arrivée par la mer de renforts. L’état de siège est enfin levé le 7 août 1871.

La vie reprend à Bougie, presque comme avant. Marie Elisabeth est à nouveau enceinte en juillet 1872, quand l’engagement de Séverin arrive à son terme, mais cette fois ci, à 49 ans, il ne le renouvelle pas et fait valoir ses droits à une retraite militaire. Il a passé 25 ans, 3 mois et 19 jours au service de l’armée française, dont 23 ans, 1 mois et 16 jours de campagne – en Italie, puis en Algérie. Il a droit à une penstion annuelle de 678 francs.

Le 27 septembre 1872 à Bougie, Marie Elisabeth met à nouveau au monde un enfant, un garçon prénommé Désiré Antoine Ernest.

En juin 1874, il semble que la famille, ou au moins une partie, vive à Djidjelli, un peu à l’Est de Bougie. Marie Rose a 36 ans et elle est mère de cinq enfants vivants, dont les âges s’échelonnent entre 18 ans et un peu moins de 2 ans. Mais la mère de famille ne va pas bien, elle est probablement en grande dépression, et le 5 juin 1874, son placement en asile psychiatrique est décidé. Elle part pour Aix-en-Provence, en métropole.

Marie Philippine a à peine plus de 5 ans et ne reverra jamais sa maman.

Quelques années plus tard, vers 1877 probablement, Désirée, la soeur ainée, qui a une vingtaine d’années, rencontre, puis épouse – peut-être – un certain Hassan Zaouche, apparenté à une famille musulmane vivant à Bougie, ayant pignon sur rue. Ensemble, ils ont un fils, Saad Zaouche. Désirée meurt peu de temps après la naissance de son fils, qui va à son tour avoir des descendants. Je suis en contact avec certains de ces cousins, qui m’ont raconté l’histoire, sans que je sois pour l’instant en mesure de la confirmer par des sources écrites. Pourtant, l’histoire de Désirée, si elle est authentique, mérite d’être creusée et racontée. Pour une jeune européenne dans l’Algérie de l’époque, épouser un autochtone était exceptionnel. Comment la jeune fille a t’elle eu l’autorisation de ses parents ? Comment le mariage a t’il pu être accepté par les deux familles ? Et comment la petite Marie Philippine, du haut de ses 5 ou 6 ans, a t’elle vécu de laisser derrière elle sa grande sœur ?

Vers 1880, Séverin part vivre à Alger, avec Elise, Marie Philippine et Désiré Antoine.

Alexandre, le fils aîné, celui qui est devenu enfant de troupe à 3 ans, reste à Bougie. Que devient il réellement? Je l’ignore pour l’instant. Mais c’est à Bougie qu’il meurt le 16 juillet 1897, célibataire, sans famille pour recueillir sa modeste succession. En mai 1905, sa succession est toujours en déshérance. Sa jeune soeur Marie Philippine a t’elle eu connaissance du décès de son grand frère ? J’imagine que non, puisque cette maigre succession n’a semble t’il pas été récupérée par la famille.

C’est dans la commune de Mustapha, à l’extérieur des remparts d’Alger, que la famille Vialar vient s’établir, plus précisément au « Pâté » , un des quartiers de Mustapha tout proche de l’hôpital civil, l’hôpital de Mustapha. .

Comment Séverin s’en sort-il, sans épouse, avec ses deux filles et son jeune garçon ? Visiblement, élever des enfants n’est pas le point fort de l’ancien militaire, puisque quand à 26 ans Elise se marie le 10 septembre 1887 avec Victor Adolphe Heroult, 24 ans, boulanger, orphelin de père et de mère, né à Mustapha, et habitant comme les Vialar au Pâté, elle est enceinte, très enceinte. La fille du jeune couple, Victorine, nait exactement un mois plus tard, le 10 octobre 1887.

Dans le quartier du Pâté vivent de nombreuses familles italiennes, dont Marie Emmanuelle Marchese, veuve de Francesco Risso, et son dernier fils, François Risse, menuisier. Comme Séverin ne surveille pas davantage sa dernière fille, Marie Philippine, 19 ans, se retrouve elle aussi enceinte et épouse François Risse le 10 novembre 1888. Le fils ainé du jeune couple, mon grand oncle François Jules, vient au monde 12 jours plus tard, le 22 novembre 1888.

C’est un petit clan familial qui vit maintenant au Pâté. Elise, son mari Victor et leur petite Victorine; Séverin et son fils Désiré, qui apprend la profession de boulanger, peut-être avec son beau-frère; Marie-Philippine, son mari François Risse, et leur fils François; Marie Emmanuelle Marchese, la belle-mère de Marie-Philippine; Marie Angèle Risse, la soeur ainée de François, qui vient d’épouser en décembre 1887 Antoine Vaag, propriétaire et employé à la mairie d’Alger. Un clan dans lequel il est probable qu’une certaine solidarité familiale règne. Antoine Vaag par exemple sera souvent témoin lors des futurs mariages de la famille.

Et cette solidarité va souvent devoir être mise en oeuvre, parce que les décès s’enchaînent presque plus régulièrement que les naissances.

Le 14 juillet 1889, Elise met au monde une seconde fille, à laquelle elle donne une partie des prénoms de sa mère, toujours internée à Aix-en-Provence : Marie Elisabeth Heroult.

Le 27 décembre 1889, Severin Charles Vialar meurt à l’hôpital militaire d’Alger, à l’âge de 66 ans. Son dernier fils, Désiré Vialar, vient d’avoir 17 ans.

Le 29 septembre 1892, Marie Philippine met au monde son second enfant, une fille, Rosalie Elise Risse, probablement la filleule d’Elise. Rosalie Elise Risse, c’est ma grand tante, la tata Zie dont me parlaient mes parents, restée proche de sa petite sœur pendant toute leur vie en Algérie.

Le 29 mai 1893, Elise met au monde un petit garçon, qu’on appelle Victor Adolphe. L’enfant ne survit qu’à peine 3 mois et meurt le 24 août 1893. Sa mère, Elise Vialar, est morte dix jours plus tôt, le 13 août 1893, à 32 ans. Elle laisse à son mari – et à sa famille à Mustapha – deux petites filles : Victorine, 6 ans, et Marie Elisabeth, 4 ans.

Quand les petites filles perdent leur père Victor Héroult, le 10 mai 1894, moins d’un an après le décès de leur mère, il est probable qu’elles sont prises en charge par Marie Philippine Vialar, leur tante et plus proche parente, et son époux François Risse. Des années plus tard, quand elles se marieront, leur adresse, rue Jenner à Alger, sera identique à l’adresse du domicile de Marie Philippine.

A Aix-en-Provence, Rose Marie Elisabeth Pons, la mère de Marie Philippine, s’éteint le 31 octobre 1894 dans l’asile du Mont-Perrin, où elle est enfermée depuis vingt ans. Ses enfants sont ils prévenus ? Se souviennent ils de cette mère qu’ils n’ont quasiment pas connue ?

Le 30 mars 1897, Marie Philippine met au monde un troisième enfant, un fils qu’on appelle Charles, comme son grand-père maternel.

Pendant quelques années, rien dans les registres n’évoque de nouvel événement tragique ou heureux dans la vie de Marie Philippine.

Fin janvier 1905, la mère de François Risse, Marie Emmanuelle Marchese, meurt à 80 ans, un âge raisonnable pour mourir. L’ainé des enfants du couple, François Jules Cesar, travaille maintenant aussi comme menuisier. En ce début d’année 1907, Marie Philippine est enceinte d’un quatrième enfant, dix ans après la naissance de Charles. Mais le malheur revient sur la famille, le 21 janvier 1907, quand François Risse, le père de famille, meurt à 39 ans. De quoi est il mort ? Je l’ignore, je n’ai même pas son acte de décès, qui ne fait pas partie des archives photographiées par la France lors de l’indépendance de l’Algérie. Maladie, accident ? Je l’ignore. Mais Marie Philippine, 38 ans à peine, mère de trois enfants et enceinte d’un quatrième, est désormais veuve. Heureusement, François Jules César travaille et va prendre en charge sa famille.

Le 10 mars 1907, à Alger, au 4 rue Jenner, une rue du Pâté de Mustapha, qui est désormais fusionné avec la ville d’Alger, naît Marcelle Françoise Juliette Risse, ma grand-mère, orpheline de père à sa naissance.

Le grand frère, celui qui fait vivre sa famille, appartient à la classe 1908 et doit bientôt partir, laissant la famille sans ressources. Alors on fait un dossier de demande d’allocation de l’Etat. Cette allocation, de 0,75 Fr par jour, est versée aux familles des jeunes gens remplissant avant leur incorporation les devoirs de soutien indispensables de famille, selon l’article 22 de la loi du 21 mars 1905.

François part au service militaire du 7 octobre 1909 au 24 septembre 1911, deux années pendant lesquelles Marie Philippine et ses trois enfants vivent de cette maigre allocation, et probablement de l’aide que leur donne la famille.

François revient, quelques années passent, bien trop courtes. Arrive l’été 1914, et François doit rejoindre son régiment et partir se battre en métropole. Charles est maintenant en âge d’aider la famille, il est menuisier aussi.

François est blessé une première fois le 16 mars 1915 à Mesnil-les-Hurlus. Entre sa convalescence et une courte permission, il n’a pas la possibilité de retourner voir sa famille, de l’autre côté de la Méditerrannée. Il retourne au front et il est tué à l’ennemi le 12 septembre 1916, à Clery dans la Somme.

Gallica – L’Echo d’Alger – 28/10/1916

Le 9 mars 1917 a lieu à Alger une prise d’armes pour décorer les soldats d’Algérie qui se sont distingués. C’est Marie Philippine qui va recevoir la croix de guerre avec étoiles d’argent et de bronze de son fils ainé.

Gallica – L’Echo d’Alger 10/03/1917

Charles, qui appartient à la classe 1917, a plus de chance, et va revenir indemne de la guerre, qu’il fait dans un régiment qui reste en Algérie.

La vie reprend toujours le dessus.

Le 4 octobre 1919, Rosalie Risse se marie avec Emilio Juan. Antoine Ferdinand Vaag, comme toujours, est présent, témoin au mariage. En 1922, le couple a une fille, Muguette, la première petite fille de Marie Philippine.

Charles reste célibataire.

Marcelle, ma grand-mère, épouse le 19 novembre 1929, à l’âge de 22 ans, Gaston Billard. En 1930, puis 1932, elle met au monde deux garçons, que Marie Philippine connaitra.

Marie Philippine Vialar, mon arrière grand-mère, meurt à 63 ans, dans son appartement du 4 rue Jenner, le 27 janvier 1933.



Ma grand mère ne m’a jamais parlé de sa mère, du moins je n’en ai aucun souvenir. Mon père non plus ne parlait pas de Marie Vialar, qui est morte alors qu’il n’avait même pas 2 ans et demi. Je ne sais d’elle que ce que les actes et les quelques coupures de presse me racontent, morceaux de vie grapillés dans le désordre, que j’ai eu à cœur de remettre en forme et dans leur contexte pour ce portrait.

Aujourd’hui, en partageant avec vous les étapes de cette vie si difficile, j’ai pu la sortir quelques instants de l’oubli.

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